S’interroger sur la question : quels sens donner au bilan de compétences? Est une question essentielle qui nous confronte à cette prestation.
En effet, plusieurs bénéficiaires, lors de leur bilan, ont une idée de projet professionnel.
Ces derniers nous disent : « je sais moi je veux être… ou je pense être intéressé par ce métier… »
Encore faut-il savoir s’ils ont la compétence…
Premier point, quel est le lien entre le bilan et le projet ?
Selon le projet poursuivi, le bilan pourra confirmer ou infirmer le choix, il sera donc une indication ou une contre-indication des choix ou du projet ciblé.
« Le projet étant une projection de soi et de ce que l’on veut faire, il n’a d’autre réalité que celle d’exister dans l’esprit du sujet, d’être un dessein, une intention.
Il ne faut donc pas confondre le projet et sa réalisation ».
En d’autres termes, notre rôle en tant que consultant est d’aider le bénéficiaire à passer le cap de la réalisation.
D’autre part, le mot « bilan » évoque une mise en « balance » :
-des acquis et des besoins du bénéficiaire,
-des connaissances et des lacunes du bénéficiaire,
-des chances que le bénéficiaire a de réussir ou non une formation, un apprentissage ou une reconversion…
En définitive, nous pouvons affirmer que le bilan est intimement lié au projet.
Second point, qu’en est-il du côté relationnel et accompagnement du bilan ?
S’agissant du côté relationnel, nous sommes alors dans une perspective où le bénéficiaire du bilan est rejoint par le consultant et peut vivre, de ce fait, « une expérience relationnelle »
parfois extraordinaire et trépidante à la fois, faite de beaux rebondissements !!
Cette expérience peut aussi bouleverser le bénéficiaire !
En effet, le bilan de compétences est un travail sur Soi (le passé) ; l’Etre (le présent) et le Faire (le futur).
Concernant le côté accompagnement, le bilan a un aspect libérateur.
Ainsi, il permet d’aider la personne à exprimer ses intérêts, à entrer dans un espace de liberté dans lequel il peut être lui-même.
Pour cela, le professionnel doit créer un espace propice au changement.
Troisième point, le bilan est auto déclaratif et a un aspect rassurant.
En ce sens que le conseiller recueille les propos du bénéficiaire sans pouvoir en vérifier la véracité.
Il s’agit d’une relation de confiance instaurée lors du bilan et lors des éléments fournis.
De plus, le bilan est rassurant car les questionnaires, complétés par d’autres outils peuvent permettre de se rendre compte que l’on ne s’est pas trompé, et apporter de ce fait un sentiment de sécurité.
Un autre point, le bilan est un acte volontaire.
En effet, il implique l’engagement et un travail de formalisation.
Il est essentiel lors de la première rencontre de demander au bénéficiaire : quels sens donner au bilan de compétences car la réponse ne peut venir que de lui alors que souvent il attend qu’on lui apporte la solution miracle.
Le bénéficiaire doit être dans un état d’esprit d’honnêteté intellectuelle, avec une volonté de participation.
Dernier point, les centres d’intérêts constituent un point d’ancrage pour le sens du bilan :
Ils sont porteurs de sens, parce qu’ils confirment parfois ou souvent, la pertinence de la direction que la personne s’apprête à prendre ou constituent un point d’appui pour explorer les pistes.
Elaborés en partie à partir des tests ils peuvent être le point de départ d’une discussion sur les points forts et points à travailler et à améliorer.
Pour conclure, je dirais que le bilan de compétences va au-delà des limites d’une série de constats et de fruits d’investigations.
Le bilan n’est ni un constat, ni une évaluation : il n’est pas un champ clos.
Le bénéficiaire, quant à lui, n’est ni jaugé ni jugé…